La tournée du facteur
Extrait 1 – 1 min 15
Extrait 2 – 1 min 40
Intégral - 17 min
générique
la tournée du facteur
Avec
Jean Rochereau, Yves Breton, Michel Massé, Odile Massé, Eric Houzelot, Hélène Busnel, Laïd Bechikha, Alexandre Gavras, Sandra Stauch, Pipo le Clown, Philippe Thomine, Frédéric Bailly
Scénario et réalisation : Gaël Massé
Musiques : Frédéric Bailly
Création Sonore : Blaise Merlin
Image : Jean-Louis Laforêt
Son : Pierre Thibot, Henri Cardon
Montage : Bonita Papastati
Décors : Les Sombres Romanticoprophages Assoiffés et Julius Baltazar
Costumes : Cathy Roule
Maquillage : Ingrid Turpin
Productions : 5 Continents/Association Court Toujours/Les films du Lotus/Image+
©COURT TOUJOURS – 1999
Note d'intention
La Tournée du facteur n’a pas été le seul titre pour ce film. M. Facteur sur un arbre perché, Road Movie ou Le Facteur Dada évoquaient des thèmes importants que je voulais faire ressortir : les contes merveilleux, le film d’errance, le Facteur Cheval et sa sculpture hystérique, le thème du cirque qui évoque le rêve, le jeu, le déguisement, et pour finir, les mouvements Dadaïste puis Surréaliste.
J’ai d’abord imaginé cette histoire pour un film d’animation ; mais je ne pouvais m’empêcher de faire évoluer mes personnages dans des lieux réels, de faire subir aux acteurs une sorte de zoomorphisme où l’homme devient grossièrement animal, tout en gardant son apparence humaine. C’est pourquoi j’ai opté pour le déguisement sobre mais imagé : ce sont des humains aux apparences animales, dans leur cadre naturel.
Ensuite m’est venu l’idée de mettre en images ces séquences comme une série de tableaux en mouvement basée sur des oppositions ou des contradictions, comme le thème évident ville-nature, ainsi que le personnage du facteur dans cette étrange forêt, les “animaux-hommes” ou le Clown Blanc dans la ville…
Cette opposition, autant symbolique qu’esthétique (le parallèle ville-nature) ressortira d’autant plus que je souhaite traiter l’image différemment selon le lieu. Les couleurs des extérieurs campagne baveraient comme en peinture. Quant à la ville, je la veux froide, rigide et sans bavure, tout en gardant l’esprit de folie qui règne dans certains endroits de Nancy, lorsqu’on les arpente.
La Tournée du Facteur ne peut à mon avis être tourné nulle part ailleurs qu’à Nancy. Le film comme moi-même est né, a grandi, est imprégné de cette région tout en y faisant évoluer un univers particulier, cette atmosphère irréelle et merveilleuse qui règne tout au long du court-métrage.
De plus, grâce à ce film, il me sera enfin possible de rendre hommage à ces lieux qui m’ont tant apporté et notamment : l’urbanisation florale de l’Ecole de Nancy ; la Manufacture des Tabacs et son haut-fourneau enceint de bâtiments modernes ; les anciennes usines et entrepôts qui bordent le canal et rendent l’atmosphère étrange lorsqu’on se promène le long des berges ; le Parc de Brabois, entre jardin et forêt ; les arbres de la Pépinière, qui furent mon terrain de jeu… autant de sites qui serviront de décor au film.
La bande son orchestre le film plus que les dialogues : la constante bruyante et mécanique de la ville opposée à la sérénité silencieuse ou animale de la forêt ; le Thème du Clown Blanc : une marche symbolisant l’errance sombre et désespérée, mais cependant déterminée du pauvre clown ; le Musette, le Tango et la chanson Tzigane du Facteur, musiques gaies qui renvoient à la nostalgie d’un passé révolu, sans technologie, certainement plus proche de la nature, comme Mathurin (son nom renvoie d’ailleurs à cette même époque…). Ils seront chantés en “ gromelot ” ( langage incompréhensible et pourtant plein de sens ), accompagnés des grésillements propres au microsillon afin de souligner une authenticité, d’accentuer l’opposition des époques ; enfin la musique de Cirque. Je veux une musique proche à la fois de celles de Nino ROTA (compositeur de FELLINI) et de celles du cirque classique, inspirant l’espoir et la gaieté.
Frédéric BAILLY ( qui travaille entre autres avec 4 LITRES 12 et le OZ THEATER LAND de Nancy ) travaille actuellement à l’écriture des musiques et des chansons qui seront toutes des créations.
L’énorme travail de la bande son, qui s’approche plus de la composition que des simples effets sonores, sera quant à lui réalisé par Blaise MERLIN, compositeur avec qui j’ai déjà travaillé sur mon précédent court métrage.
Gaël Massé