
Nous étions nombreux sur ce tournage, à avoir suivi les cours de Philippe Dormoy à l’école de théâtre du Samovar.
Quelques années après avoir quitté cette école, Philippe rappelait les anciens élèves qui avaient travaillé Pasolini avec lui car il voulait monter Orgie avec son nouveau groupe et commencer avec un travail de recherche commun.
Personnellement, j’ai toujours préféré les films de Pasolini à son théâtre. Et les mises en scène que j’avais déjà vue d’Orgie m’avaient toujours déplu. Philippe se demandait quoi demander à ma caméra…
Je décidais de relire 3 fois la pièce, et si une idée de film me venait, hop, on fonçait tourner un court métrage pour l’occasion. A la troisième lecture, tout se précisait dans ma tête : le lieu, le décor, la structure, le découpage du texte…
En 3 semaines, le scénario s’est écrit, tentant à la fois d’être fidèle à la pièce tout en posant un univers personnel, loin de celui de Pasolini, fuyant tout réalisme en développant l’humour noir, le grotesque et l’absurde, explorant la forme d’un cinéma théâtralisé.
Et le film fut, flirtant entre poésie en image et cinéma expérimental.
Plus tard, nous sommes allés voir le spectacle de Philippe et ses élèves, et là : miracle ! Leur mise en scène était magnifique ! Je comprenais et appréciait enfin cette pièce…
Depuis, l’envie me tient de refaire le même film, mais cette fois avec un nouveau montage de texte, dans lequel je ne garderais aucune réplique de la première version… un jour, peut-être ?